Actualité - 12 avril 2022

Parole de Directeurs >>> Christine Okret-Manville

Bibliothèque de l’Université Paris Dauphine-PSL
Christine Okret-Manville
Christine Okret-Manville
Parole de... est une rubrique qui recueille le témoignage des directeurs membres du réseau CollEx-Persée. L’objet de cette série est de recueillir leur perception de la dynamique du dispositif CollEx-Persée en rapport avec leurs pratiques au sein de leurs établissements. En trois questions :

Vous avez participé à la mise en place du dispositif CollEx-Persée, en tant que membre associé du réseau. Comment analysez-vous le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui ?

J’ai géré le CADIST d’économie gestion de la bibliothèque dans les dernières années d’existence du dispositif, et accompagné la mise en place de CollEx-Persée. De mon point de vue, la première phase d’existence du GIS CollEx-Persée aura été une phase de transition, où il était important d’intégrer plus systématiquement les chercheurs dans le dispositif, les CADIST ayant surtout créé un réseau plus ou moins implicite de structures documentaires autour de leur position de bibliothèque référente sur une discipline.

En outre, CollEx-Persée a développé une dimension spécifique d’infrastructure d’appui aux chercheurs fondée sur l’accompagnement de leur exploitation des collections, ce qui a fait ressortir le besoin d’articuler son champ d’action avec celui d’autres acteurs et dispositifs destinés au même public cible. Il a pu s’avérer opportun dans ce cadre de s’appuyer sur des outils existants, tels que le CCFr pour accueillir le répertoire de fonds labellisés.

Cette première phase a donc ouvert pour les bibliothèques de nouvelles occasions pour travailler avec les chercheurs, les faire bénéficier de nouvelles sources de financement et mettre l’accent sur le caractère ouvert des outils et normes qu’ils doivent intégrer à leurs projets. Cet aspect me semble très positif, et participe d’un environnement où les compétences des professionnels de l’IST sont de plus en plus clairement reconnues comme des atouts précieux pour l’aboutissement favorable de projets de recherche.

Comment l’établissement que vous dirigez a-t-il mis en œuvre le dispositif ?

La mise en œuvre de ce dispositif s’est appuyée sur deux éléments. D’une part, nous avons reporté sur CollEx-Persée la dynamique mise en place par le CADIST, car le CADIST de Dauphine-PSL ne se contentait pas d’acquérir des documents sous format papier, mais dès les premières injonctions du ministère de l’enseignement supérieur dans ce sens a développé une expertise dans la négociation de ressources électroniques dans nos domaines d’expertise. Cette expertise a naturellement nourri notre participation au GT Acquisitions en liaison avec les négociations Couperin.

D’autre part la première référente CollEx a cumulé cette fonction avec celle de la responsabilité de l’appui à la recherche.

Notre implication dans CollEx reposait ainsi sur les deux aires fonctionnelles auxquelles il est logique que ce suivi soit rattaché.

A la faveur de changements internes, il a été décidé de faire évoluer ce suivi pour refléter la dimension dominante à ce jour de notre participation. La référente CollEx actuelle est ainsi en charge de la politique documentaire, en cohérence avec notre contribution à la mutualisation documentaire, notamment via le lancement d’un PCP Economie gestion.

Le positionnement de Dauphine-PSL dans le GIS CollEx-Persée est particulier, dans le sens où nous sommes une bibliothèque de taille moyenne avec des moyens humains en proportion, et nos fonds sont récents, non patrimoniaux au sens traditionnel du terme. N’offrant pas de possibilité pour proposer des opérations de numérisation, nous misons pour l’instant sur une participation régulière au fonctionnement du dispositif, fondée sur l’expertise que nous avons développée graduellement, appliquée aux acquisitions, au PCP, ainsi qu’à l’étude des dossiers présentés lors des AAP.

Quelles seraient vos attentes pour la suite de la durée du GIS ? Et au-delà ?

Le dispositif CollEx-Persée répond à une logique de projets ponctuels, qui permet d’associer plus clairement les bibliothèques à ce mécanisme. Je m’interroge particulièrement sur le déséquilibre entre le temps court du principe de financement sur AAP et le temps long des collaborations et de l’enrichissement des collections, collections qui constituent le premier service apprécié par les chercheurs. Par ailleurs, préparer ou coordonner une réponse à des AAP ou des AMI suppose un gros travail qui implique une disponibilité d’équipe parfois difficile à dégager dans un établissement de taille moyenne ou petite.

Un point de vigilance serait donc que ce dispositif ne créée pas de déséquilibre trop marqué en fonction de la taille de l’établissement.

Toutefois, au-delà des projets menés, l’essentiel me semble être de pérenniser un cadre propice au renforcement d’un dialogue fructueux entre les bibliothécaires et les chercheurs pour rendre plus accessibles des fonds exploitables par des outils simples d’usage, efficaces et ouverts à tous.

Christine Okret-Manville

Directrice de la bibliothèque – Université Paris Dauphine – PSL

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