Actualité - 16 février 2022

#FocusRésidence « Paris s’amuse ! »

Théâtrothèque Gaston Baty – Etudes théâtrales
Exploration du corpus, repérages analytiques, catalogage et conservation préventive
Exploration du corpus, repérages analytiques, catalogage et conservation préventive | © DBU/USN
La Théâtrothèque Gaston Baty, associée à la Direction des Bibliothèques Universitaires (DBU) de l’Université Sorbonne Nouvelle, accueille depuis le mois de septembre la résidence de recherche CollEx-Persée « « Paris s’amuse ! », Mémoires du divertissement et du spectacle populaire ».

L’histoire du divertissement populaire, dépoussiérages et connexions contemporaines

Le fonds Pierre Féret offre une cartographie complète sur les arts du spectacle dits mineurs. « Paris s’amuse ! », les danseuses de cancan s’échauffent, les funambules tendent leur fil, les artistes, les chercheurs et les bibliothécaires entrent en piste : retours d’explorateurs.

La Théâtrothèque Gaston Baty est actuellement en cours de déménagement sur le campus Nation, l’événement oblige à un timing précis ! La collection est réorganisée physiquement par format, dans le respect du classement thématique initial, et des opérations de conservation préventive sont en cours : fabrication d’étuis pour les ouvrages les plus précieux, couvrure avec des liseuses en papier neutre. Après trois mois de résidence, 500 volumes ont été rétro-catalogués dans le Sudoc, soit 35% de la collection : reprise intégrale du signalement des documents, réorthographie des données erronées, mise en conformité des notices bibliographiques, indexation des contenus, description des particularités d’exemplaires et de jolies découvertes à la clé, avec les dédicaces d’éminentes personnalités : Phineas T. Barnum, Tristan Rémy, le clown Grock…

La traversée des 1400 documents offre de multiples facettes de l’histoire des divertissements et des spectacles populaires et invite à entrer dans l’univers fantasque et ludique du collectionneur et prestidigitateur Pierre Féret. Les aventures de P’tit dodu au cirque, personnage à succès des livres de jeunesse, côtoient les voltigeurs du XVIe siècle (Archange Tuccaro, Trois dialogues de l’exercice de sauter et de voltiger en l’air, 1599) et les avaleurs de sabre issus du fakirisme ou des spectacles forains. Les pratiques festives occupent une place de choix à travers le Carnaval, le bal du 14 juillet, les kermesses ou encore les premiers parcs d’attraction, et convoquent le mythe du Paris des plaisirs. Toutes les scènes du spectacle populaire sont également représentées et permettent une première cartographie parisienne : célébrités des rues, cabaret, théâtre de boulevard, café-concert et music-hall. Veillant à rester au plus près de l’éclectisme caractérisant la collection, une première sélection a retenu un peu plus de 350 documents (mémoires d’artistes, dossiers iconographiques, presse spécialisée, traités techniques, etc.). Une cinquantaine d’entre eux a été mise de côté afin de lancer prochainement un train de numérisation.  

Ce premier temps de la résidence est dédié à la lecture fine des documents et à la production de notices documentaires associées à plusieurs salles de music-hall, en particulier le Moulin Rouge, Les Folies Bergère et le Casino de Paris. Ces matériaux appuieront plusieurs volets du projet qui articulent documentation – recherche – pédagogie, notamment le cours « Archéologie d’un divertissement : le music-hall » dispensé tout au long du second semestre aux étudiants de licence inscrits à l’Institut d’études théâtrales. Auquel s’ajoute notre participation au séminaire « Le music-hall après le music-hall » organisé à l’Université Sorbonne Nouvelle en mars prochain ainsi qu’un projet de publication en cours de développement avec la Société d’histoire du théâtre. Le programme semestriel prévoit également de mener une enquête orale sur la trajectoire individuelle de Pierre Féret par une rencontre avec l’un de ses plus fervents admirateurs, le journaliste Daniel Tintillier, devenu à son tour collectionneur.

La spécificité de la résidence CollEx-Persée s’exprime par un binôme tout en complicité, marqué par des temps d’échanges sur la nature du fonds, le partage d’informations historiques et la confrontation de points de vue et de méthodes d’appréhension complémentaires de l’objet-livre. La résidence favorise une dynamique de travail collectif par la sensibilisation du public étudiant, le déploiement de collaborations institutionnelles et l’ouverture à un réseau de chercheurs spécialisés dans l’étude du patrimoine spectaculaire.

 

Camille PailletChercheur en résidence CollEx-Persée

Céline Hersant, Responsable de la Théâtrothèque

 

Vidéo de présentation du fonds Féret > ici 

Voir la page-résidence > ici

#RésidenceCollExPersée

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