Actualité - 21 avril 2022

#FocusRésidence Emergence de l’imagerie électronique en France. «Pour Lick».

Bibliothèque de l’Observatoire de Paris
La mention « pour Lick », désignant des pièces fabriquées pour l’observatoire Lick de l’Université de Californie.
La mention « pour Lick », désignant des pièces fabriquées pour l’observatoire Lick de l’Université de Californie.
La Bibliothèque de l’Observatoire de Paris accueille depuis le mois de septembre la résidence de recherche CollEx-Persée « Émergence de l’imagerie électronique en France : étude du fonds Lallemand de l’Observatoire de Paris ».

Dans ce cadre, l’inventaire d’un important fonds d’archives relatif à la caméra électronique dite « Lallemand », du nom de son concepteur André Lallemand (1904-1978), est en cours d’achèvement.

Ce fonds est remarquable à plus d’un titre. Par ses dimensions tout d’abord : 25 cartons. Par son hétérogénéité ensuite : il documente les activités des techniciens de laboratoire comme celles de leur directeur, mais aussi les différentes responsabilités de celui-ci au sein de l’astronomie française et internationale. Enfin, par la longue période couverte qui s’étend de la fin de la seconde guerre mondiale, avec la collaboration obligée d’ingénieurs allemands, aux années 1980 au cours desquelles cette technique instrumentale est déclassée.

Quelques liasses de ce fonds éclairent la circulation des différentes caméras électroniques produites à l’Observatoire de Paris, en particulier vers les Etats-Unis. Ainsi, des plans d’atelier portent la mention « pour Lick », désignant des pièces fabriquées pour l’observatoire Lick de l’Université de Californie. La « french camera » y fut installée à la fin des années 1950 derrière un des plus grands télescopes du monde. Le miroir de 3m de diamètre venait tout juste d’être mis en service. L’assemblage de ce puissant télescope et de la très sensible caméra permet d’obtenir des spectres du noyau de la galaxie d’Andromède afin d’en déterminer le mouvement. La presse française rapporte largement ce succès acquis dans la difficile période de la reconstruction. Une séance du séminaire d’histoire des sciences astronomiques organisé par le SYRTE de l’Observatoire de Paris, le Centre François Viète de Nantes Université et le Laboratoire Archives Henri Poincaré de l’Université de Lorraine, sera consacrée le 10 mai 2022 à cet épisode de la trajectoire de la caméra Lallemand.

La caméra du Lick observatory vient d’être acquise par The National Air and Space Museum de la Smithsonian Institution pour être présentée au public à Washington. Des contacts se sont établis avec cette institution et nous accueillerons la conservatrice en charge de ce projet lors d’un colloque organisé pour clore la résidence le 26 septembre 2022. Nous y comparerons l’usage des détecteurs électroniques en France et aux Etats-Unis. Nous essaierons aussi de placer la caméra électronique Lallemand au sein d’autres instruments développés dans les années 1950, et basés sur les mêmes théories physiques. Ce colloque a reçu le soutien financier du Centre Janssen de l’Observatoire de Paris.

Frédéric Soulu, Chercheur en résidence CollEx-Persée

Aleth Tisseau des Escotais, Directrice adjointe de la Bibliothèque de l’Observatoire de Paris

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