Actualité - 4 mai 2021

Parole de Directeurs >>> Marie-Lise Tsagouria et Benjamin Guichard

Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC)
Parole de Directeurs >>> Benjamin Guichard et Marie-Lise Tsagouria
Parole de Directeurs >>> Benjamin Guichard et Marie-Lise Tsagouria
Parole de... est une rubrique qui recueille le témoignage des directeurs membres du réseau CollEx-Persée. L’objet de cette série est de recueillir leur perception de la dynamique du dispositif CollEx-Persée en rapport avec leurs pratiques au sein de leurs établissements. En trois questions :

Vous avez participé à la mise en place du dispositif CollEx-Persée, en tant que membre associé du réseau. Comment analysez-vous le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui ?

La BULAC a accueilli le dispositif avec un grand intérêt. De création récente, elle n’était pas un établissement CADIST et n’avait donc rien à perdre et tout à gagner. Conçue comme un établissement spécialisé, la BULAC a pour mission de desservir l’ensemble de la communauté de recherche sur les études aréales du monde non occidental, sans se limiter aux établissements fondateurs du groupement d’intérêt public. Ainsi, depuis son ouverture en décembre 2011, les ressources électroniques dont elle fait l’acquisition sont accessibles sur place et à distance à tous les lecteurs, indépendamment de leur rattachement institutionnel.

Pour autant, nous n’avions pas de modèle déterminé pour enrichir cette palette de services dans tous les domaines ou pour expliquer notre fonctionnement. Le GIS CollEx-Persée a donné à l’ensemble du réseau documentaire une dynamique et une logique de collaboration avec les communautés disciplinaires qui faisaient écho à nos missions. Les programmes du GIS nous ont permis, comme aux autres bibliothèques de recherche, d’être identifiés plus facilement comme partenaires de projets de recherche, en mobilisant nos collections ou les compétences de nos métiers (numérisation, gestion de référentiels, valorisation de la recherche…).

Comment la BULAC a-t-elle mis en œuvre le dispositif ?

Nous disposions d’un atout, grâce à un dialogue fructueux avec trois réseaux dynamiques de chercheurs dans nos domaines (GIS Asie, GIS Études africaines, GIS Moyen-Orient et mondes musulmans). Nous avons ainsi pu faire se rencontrer des besoins exprimés par les chercheurs dans le domaine de la science ouverte et des humanités numériques avec les programmes de CollEx. Pour répondre au besoin de visibilité de la recherche française dans le domaine asiatique, nous avons ainsi créé avec le GIS Asie une collection HAL-SHS en nous inspirant de l’initiative conjointe de la BNU et de l’APEN pour les études nordiques.

Le Livre blanc du GIS MOMM, La transition numérique et la recherche sur le Moyen-Orient et les mondes musulmans en France, a dégagé plusieurs chantiers prioritaires. Certains concernent directement les opérations financées par le GIS CollEx-Persée : cartographie des ressources documentaires, numérisation enrichie et fouille de textes.

En janvier 2016, l’organisation de la BULAC avait été refondue pour développer la médiation, de l’action culturelle à la valorisation de la recherche, et pour s’emparer des enjeux de la transition bibliographique. C’est cette configuration qui nous a, par exemple, permis d’identifier les enjeux propres au traitement des écritures non latines et de faire le lien entre la recherche en onomastique arabe et le traitement des entités, dans le cadre du projet Mistara.

Cette politique, fortement ancrée dans le fonctionnement quotidien de la bibliothèque, est pilotée par un directeur scientifique, une fonction qui a permis de coordonner tout naturellement les participations de la BULAC au réseau CollEx et de s’en faire le relais auprès des équipes de recherche.

Sans oublier que la BULAC a eu le privilège d’accueillir régulièrement des réunions de travail ou des rencontres du réseau, ce qui a assurément contribué à faire de CollEx une réalité quotidienne pour nombre de ses agents.

Quelles seraient vos attentes pour la suite de la durée du GIS ? Et au-delà ?

Pendant sa première période, CollEx a expérimenté plusieurs dispositifs dans de nombreux domaines et cherché à développer de nouveaux services. Il sera utile de tirer le bilan des différents projets pour constituer une base de connaissances, d’outils ou de référentiels à mettre à disposition du plus grand nombre d’établissements. À titre d’exemple, la BULAC a réalisé, avec la bibliothèque de Sciences Po et la bibliothèque Sainte-Geneviève, un outil de gestion des chaînes de numérisation, NumaHOP. Parvenus en phase d’exploitation de ce logiciel libre en 2019, nous avons pris la mesure de l’intérêt, mais aussi de la difficulté, à pérenniser un outil issu d’un financement sur projet et à construire une communauté d’utilisateurs : le GIS CollEx-Persée apparaît désormais comme un partenaire privilégié pour y parvenir.

Dans la phase « CollEx 2 », concentrer énergie et moyens sur les initiatives les plus fructueuses et les plus reproductibles, et se distinguant clairement des projets financés par d’autres acteurs, semble inévitable. L’achat de documentation devrait, à ce sens, sortir du périmètre du GIS ; à l’inverse l’organisation de résidences de chercheurs dans les établissements documentaires de l’ESR est une initiative originale et précieuse, sans réel équivalent. Dans ce souci d’efficacité, la logique des appels à projet pourrait laisser une plus grande place à une logique de programmes afin d’éviter d’éparpiller les efforts.

Marie-Lise Tsagouria, directeur, et Benjamin Guichard, directeur scientifique

Bibliothèque universitaire des langues et civilisations

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