Actualité - 27 avril 2020
Le projet Mai@Ar : point d’étape
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Le projet Mai@Ar : point d’étape
Ce projet a un double objectif : d’une part valoriser le fonds d’archives Mai-Juin 68 du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, désormais conservé au Grand équipement documentaire , en le rendant notamment consultable en ligne ; et d’autre part développer un projet sur un angle mort de la recherche sur Mai-Juin 68 : le rôle des étudiants étrangers en France.
Le premier volet de Mai@Ar a consisté à numériser entièrement le fonds d’archives.
L’opération de numérisation est portée par le Grand équipement documentaire qui a fait appel à un prestataire externe pour la production des fichiers numérisés et le traitement des métadonnées.
Par ailleurs, Eric Skalecki, Boulaye Kanoute, Rossana Vaccaro et Palmira De Sousa ont contribué à différents stades à la réalisation de la numérisation. D’une part, dans la préparation matérielle du corpus à numériser, il s’agissait de produire un récolement pour les lots numérisés (actuellement 3 lots sont numérisés, il en reste un 4ème), d’attribuer une cote et d’établir un constat d’état à chaque pièce d’archives. Cela représente la manipulation de plus de 6 000 documents. D’autre part, dans la production des métadonnées, celles issues de l’inventaire de Calames (EAD) ont été exportées en Dubin Core afin de venir alimenter la future bibliothèque numérique du GED et également produire des fichiers xml-mets en vue d’une conservation durable au Cines. Enfin, d’autres bibliothécaires viendront participer à la recette et au contrôle-qualité des fichiers livrés par le prestataire de la numérisation.
Le second volet se décline en deux parties, une exposition virtuelle, éditée par Françoise Blum pour le CHS, désormais en ligne et un colloque à venir. L’exposition virtuelle s’appuie sur la numérisation réalisée par le Campus Condorcet et a été réalisée avec l’ANR Global Youth, consacrée à l’histoire de la Cité universitaire internationale et des mobilités étudiantes internationales au XXe siècle.
L’exposition, introduite par Ludivine Bantigny, fait appel à l’expertise de nombreux chercheurs – français, mais également allemands, grecs, italiens, canadiens, américains – qui ont accepté d’introduire et de commenter les documents d’archives.
Après la présentation complète du fonds Mai 68, l’exposition s’ouvre sur un portrait du militant Omar Blondin Diop, qui participa aux événements de mai-juin à Paris et exporta le mouvement au Sénégal. L’exposition se décline ensuite en plusieurs chapitres : approche géographique (Europe, DOM, Afrique du Nord, Afrique sub-saharienne, Amérique), présentation de la situation à la Cité internationale universitaire, au travers de différents pavillons (Brésil, Afrique, Argentine…), et poèmes issus du travail du Comité révolutionnaire d’agitation culturelle (CRAC). Il s’avère que les étudiants étrangers tout en participant au “mai français” y menaient aussi la lutte pour des causes qui leur étaient spécifiques : opposition aux dictatures, indépendance du Québec, soutien aux déserteurs du Vietnam, lutte contre le racisme et le néo-colonialisme. Les causes et les luttes se nourrissaient les unes des autres, débordaient les frontières, renvoyant en écho le fameux slogan : “No border”. Des étudiants venus de tous les horizons mettaient ainsi en pratique des formes multiples d’internationalisme.
Un colloque sur le même thème clôturera le projet. Il s’agira de faire appel aux chercheurs qui ont collaboré à l’exposition mais aussi à d’autres possibles intervenant.e.s de même qu’à des témoins. Les Actes de ce colloque pourraient être publiés sous forme d’un « beau livre » illustré par des documents d’archives empruntés au fonds du CHS mais également à d’autres centres et bibliothèques (Archives nationales, La Contemporaine etc) Le partenariat entre un équipement documentaire (le GED de Condorcet) et un laboratoire s’est ici révélé très fructueux. Nous espérons d’autres développements.
Françoise Blum (CHS des mondes contemporains)
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