#FocusRésidence : Archives Gilliéron

Le regroupement de diverses reproductions d’une statuette votive d’Athéna Promachos est un cas représentatif de la pluralité des formats et catégories de documents et objets qui constituent le fonds Gilliéron de l’EFA (archives et collection).

La statuette originale en bronze fut exhumée en mai 1887 à l’Acropole d’Athènes et est exposée au musée de l’Acropole (n^o inv. ΕΑΜ Χ 6447). Elle représente Athéna comme protectrice de sa ville, en position d’attaque, coiffée du casque à la tête de cygne et armée (bouclier et lance perdus). C’est une miniature d’un type statuaire standardisé, connu par la sculpture architecturale comme les amphores panathénaïques, commémorant la victoire d’Athéna lors de la Gigantomachie. C’est cette Athéna victorieuse qu’on vénérait lors des jeux panathénaïques.

Le dessin illustrant sa première publication en 1887 peut être attribué sans hésitation à Émile Gilliéron père; suivent un tirage en plâtre et une copie en métal produits par père et/ou fils Gilliéron, une carte postale de la statuette complétée des armes perdues (bouclier et lance) et un tirage papier d’une photographie de cette même réplique.

Gilliéron fils a ensuite élaboré un projet de mise en valeur de l’image comme emblème d’un timbre-poste archéologique édité par l’état grec pour le financement des dépenses archéologiques: la loi obligatoire 1638 émise par le roi Georges II et signée par Ioannis Metaxas le 24 février 1939 nous permet d’attribuer ces épreuves conservées dans la collection Gilliéron au projet en question.

La série est complétée d’un tirage moderne du timbre trouvé sur le négatif d’une plaque de verre, ainsi que d’une carte postale en vente actuellement au musée de l’Acropole avec une photographie de l’original antique, dépourvu de compléments.

En 2004, le Ministère de la Culture grec publia un fascicule à l’occasion des jeux olympiques d’Athènes, illustrant le sujet de l’athlétisme par des facsimilés disponibles à la vente : le facsimilé de la statuette était en vente, fait qui présuppose l’existence d’un moule. La statuette est toujours d’actualité et reproduite dans diverses formes.

Le fonds Gilliéron permet de reconstituer une biographie de l’objet postérieure à sa découverte et d’en suivre les divers supports, formes et occasions de reproduction visuelle (en 2D et 3D). Cet exemple éloquent concerne tant l’archéologie que l’histoire récente de son interprétation ; il permet de visualiser la complexité des données et des questions archivistiques à résoudre par le projet de recherches.

Christina Mitsopoulou, Chercheuse en résidence CollEx-Persée à l’École française d’Athènes

et Marie Stahl, Responsable du Service des Archives de l’École française d’Athènes

Voir la page-résidence > ici

#RésidenceCollExPersée

#FocusRésidence