Actualité - 5 octobre 2020

La « Bibliothèque de l’Institut national d’agronomie coloniale (Inac) » fait son entrée dans NumBA

Bibliothèques du CIRAD : aux sources de l’agronomie tropicale
Jardin colonial de Nogent-sur-Marne : l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture Coloniale, vue de l’intérieur du Jardin | © Collection numérique : La bibliothèque numérique du Cirad en agronomie tropicale
NumBA, la bibliothèque numérique du Cirad en agronomie tropicale, remonte aux sources de l’agronomie tropicale avec un ensemble de documents issus de la bibliothèque de l’ex Institut national d'agronomie coloniale (Inac, 1921 -1939).

Au fil de son histoire, le fonds documentaire qui constituait la bibliothèque a été dispersé. En tant qu’héritier de 150 ouvrages à valeur patrimoniale et scientifique, le Cirad a voulu les rassembler et les valoriser. Emblématiques de la collection « De l’agronomie coloniale à l’agronomie tropicale : histoire de la recherche française depuis le 19e siècle » labellisée « CollEx » en 2018, ces ouvrages fondamentaux sur les techniques culturales des plantes tropicales et leurs produits ont été numérisés par Infoscribe, le prestataire du Cirad, et mis en ligne dans NumBA et Gallica.

Avant même la fondation de l’Inac, Jean Dybowski, premier directeur du Jardin colonial créé en 1899, met en place un embryon de bibliothèque pour doter le Jardin colonial « d’ un service de centralisation de toute la documentation concernant les productions tropicales et les industries agricoles coloniales ». En 1902, sous son impulsion, une école de spécialisation tropicale, l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture Coloniale (ENSAC) dont il est nommé directeur, est annexée au Jardin colonial. Cette école doit, bien évidemment, disposer d’une bibliothèque, l’ensemble de la documentation du Service des Renseignements en étant le pilier central.

En 1921, la fusion du Jardin colonial et de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture Coloniale (ENSAC) donne naissance à l’INAC. La « Bibliothèque d’Agronomie tropicale » figure dans le décret de création de l’Inac. Elle est installée dans de nouveaux locaux plus spacieux, situés dans le bâtiment originel de 1899, agrandi et aménagé à cet effet.

Le fonds documentaire ne cesse de se développer. Des disciplines comme l’histoire, la géographie, la sociologie, l’économie, la politique liées aux régions tropicales de l’ancien empire Outre-mer français entrent sur les rayonnages de la bibliothèque et complètent la thématique agronomique. Les élèves-ingénieurs doivent en effet avoir une vision élargie et une meilleure compréhension des milieux dans lesquels ils seront appelés à travailler.

Une politique d’acquisitions est menée par les bibliothécaires en relation avec les agronomes de l’Institut : achats d’ouvrages, dons provenant d’agronomes et même de bibliothèques telles que celle du Musée National des Arts d’Afrique et d’Océanie, abonnements, échanges avec les périodiques agricoles des anciennes puissances coloniales, « dépôt légal » des publications officielles des organismes dépendant de son ministère de tutelle, le ministère des Colonies, enrichissent les collections de la bibliothèque.

Les deux principales revues du Jardin, l’Agriculture Pratique des Pays Chauds et l’Agronomie Coloniale devenue ensuite l’Agronomie Tropicale font l’objet d’échanges avec les publications périodiques d’autres  puissances coloniales de l’époque. Ainsi, la bibliothèque de l’Inac détient-elle un fonds documentaire international dans le domaine de l’agronomie tropicale. Ce fonds reflète la qualité de l’enseignement spécialisé, dispensé sur le site du Jardin colonial. En capitalisant des savoir-faire et des connaissances scientifiques, la bibliothèque de l’Inac a également préservé un patrimoine documentaire constitué de travaux et d’études scientifiques menés pendant des décennies par des acteurs, agronomes, forestiers, vétérinaires, botanistes, explorateurs, engagés dans le développement agricole et socio-économique des pays du Sud.

En accueillant une partie de cette documentation dans sa collection « Bibliothèque de l’Institut national d’agronomie coloniale », NumBA lui offre une diffusion en accès libre et gratuit, l’assurance de sa conservation sur le long terme, et une source d’inspiration pour de nouvelles recherches scientifiques. NumBA relève ainsi de deux démarches complémentaires : une valorisation patrimoniale et une appropriation par tous selon les principes FAIR (facile à retrouver, accessible, interopérable, réutilisable) de la Science ouverte dans laquelle le Cirad est engagé.

Agronomes, botanistes, forestiers, historiens, économistes, géographes, public de chercheurs, d’étudiants, de curieux intéressés trouveront dans cette collection des informations uniques sur l’empire Outre-mer français du 19e siècle aux indépendances au milieu du 20e siècle.

Pour en savoir plus :

Des jardins d’essai au Cirad : une épopée scientifique française / Serge Volper et Hervé Bichat, 2014

L’Ecole de Nogent d’agriculture coloniale / Dominique Lasserre, 2020 (à paraître sur le blog Gallica)

Sylvie Vago

pour l’équipe NumBA

https://numba.cirad.fr/ark:/12148/bpt6k11000754?rk=107296;4

Plantes utiles des pays chauds / Prudhomme, Émile (1871-1963)

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